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Gozi a Le Figaro: "Occorre più flessibilità nelle politiche dell'UE"

31 maggio 2014

(intervista di Le Figaro al Sottosegretario Sandro Gozi) 


Secrétaire d'État aux Affaires européennes, Sandro Gozi, 46 ans, a été chargé par Matteo Renzi de piloter la présidence italienne de l'UE à partir du ler juillet. Député du Parti démocrate, dont il est l'un des fondateurs, ancien conseiller politique de Romano Prodi à la Commission européenne, il défend le bilan des cent premiers jours de Matteo Renzi, et donne les priorités de la présidence.

LE FIGARO - À vos yeux, quelles sont les réformes les plus importantes du gouvernement Renzi, ces cent premiers jours?
Sandro GOZI - Il a diminué le coùt du travail et augmenté le pouvoir d'achat des classes les plus modestes. Ensuite, il a répondu à la forte demande de justice sociale qui émane de la société. Notamment en plafonnant à 240 000 euros par an les salaires des directeurs de la fonction publique. Il a aussi augmenté les taxes sur le produit de l'épargne de 20% à 26% et aboli les 110 provinces italiennes, supprimant 3 000 poster de fonctionnaires. Il nous faut maintenant diminuer la fiscalité sur le travail. Tout cela prouve que l'Italie peut changer. Et nous la changerons!

Comment analysez-vous le résultat du scrutin européen en France?
C'est très préoccupant! Marine Le Pen est très dangereuse, extrémiste, nationaliste au pire sens du mot. Elle veut détruire l'Europe et rétablir les frontières. Elle est la résultante d'une série de choix erronés que l'Europe a faits ou n'a pas faits. Je pene à une politique de croissance, à une politique étrangère, à une politique de l'énergie commune. L'Europe est trop présente dans la vie quotidienne avec une hyperrégle mentation bureaucratique. Il est incroyable qu'elle impose la manière de servir l'huile d'olive à la table des restaurants. Les citoyens européens ne la trouvent pas là où ils l'attendent. L'absence d'une politique européenne forte et intelligente est le meilleur carburant qui soit pour le moteur des populistes. Sur des questions transnationales, comme la croissance, la sécurité, la lutte contre le terrorisme et contre le réchauffement chinatique, il faut construire une véritable Europe politique! La France en particulier aurait dú faire un effort majeur pour y parvenir.

Le PS frarcais en porte-t-il la responsabilité?
Je ne crois pas qu'il y ait une responsabilité spécifique du PS. Nous avons tous attendu trop longtemps pour construire l'Europe qui manque. On a perdu trop de temps. La France doit maintenant reprendre sa piace à l'avant-garde de ceux qui veulent une Europe vraiment politique.

Quelles seront vos priorités pour la présidence de l'Union européenne?
Les gouvernements européens devraient définir les grandes priorités politiques de la Commission européenne pour la prochaine lé législature, ce qui ne s'est jamais fait par le passé. La Commission sera chargée de mettre en ceuvre ces priorités: politique de croissance, lutte contre le cheèmage, développement durable et innovation. Pour y parvenir, il nous
faut des instruments financiers nouveaux. Alors que l'Europe se réduit trop souvent à la discipline budgétaire, nous voulons mettre en avant l'économie réelle. Et rendre les politiques d'ajustement plus flexibles.

Angela Merkel a pourtant réaffirmé à Bruxelles qu'il n'était pas question de modifier le pacte budgétaire... Que proposez-vous donc?
Ces dernières années, la Commission europeenne a donne une interprétation extrèmement restrictive du pacte budgétaire. Sans en changer les règles, on peut mettre en oeuvre trois objectifs. D'abord, il faut activer des instruments financiers permettant de donner un effet de levier aux investissements productifs. Cela peut se faire par le déblocage de nouvelles ressources de la Banque européenne d'investissement (BEI). Ensuite, il faut ajouter un engagement clair en faveur de l'innovation: le marché unique du numérique est fondamental. Il ferait croitre le PIB européen de 260 milliards d'euros. Cela permettra de créer des emplois, de faciliter la production, de développer le commerce et de s'adresser aux nouvelles générations. Enfin, l'Europe doit s'engager de manière forte dans les stratégies de lutte contre le changement climatique, autre volet de la politique industrielle. Le président de la BCE, Mario Draghi, a fait gagner du temps à l'Europe avec ses émissions de liquidités et ses opérations extraordinaires sur les marchés. Les gouvernements européens ne s'en sont pas servis! Le moment est venu d'utiliser cet outil précieux. Il existe en Europe une majorité de citoyens qui veulent confirmer l'idée et le projet européen, mais en changeant les politiques. Ils ne veulent pas de statu quo. Nous avons le devoir de leur donner des réponses concrètes, immédiates. Le temps est venu d'accélérer.

Sur l'immigration, comment pensez-vous convaincre l'Europe du Nord d'étre plus solidaire?
L'absence d'une politique commune de l'immigration et d'un véritable système d'asile commun en Europe a conduit à concentrer ceux qui sollicitent cet asile dans les pays qui ont les systèmes les plus généreux. Nous devrions instaurer des standards minimums d'accueil. Constatons aussi qu'il n'y a aucune politique de gestion des frontières communes et des flux migratoires. Ce sont les pays du Sud qui paient l'absence d'Europe dans ce domaine. Ce n'est plus tolérable.
Richard Heuzé

elezioni europee , presidenza italiana
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