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STX: l'affront fait à l'Italie laissera des traces

29 luglio 2017

Su "Le Monde" un articolo sul caso Fincantieri che analizza la posizione dell'Italia e riporta le dichiarazioni del Sottosegretario Gozi a margine dell'incontro del 27 luglio a Roma con la sua omologa francese, Nathalie Loiseau: «Sur le budget européen, l'Europe sociale, la vigilance sur l'Etat de droit et la directive sur les travailleurs détachés, notamment, nous restons en complet accord», dichiara il Sottosegretario, interrogandosi tuttavia in merito all'esclusione italiana dai cantieri Saint-Nazaire: «Veut-on vraiment développer des champions européens à même d'affronter la concurrence globale? Veut-on vraiment faire l'Europe de la défense, qui aurait tout à gagner à une industrie navale vraiment européenne?». Di seguito, il testo dell'articolo. 


Paris est accusé de se tailler la part du lion dans la relation entre les deux pays, au mépris de l'idéal européen Du secteur bancaire au monde du luxe, on ne compte plus les opérations françaises sur le sol italien

Deux membres du gouvernement d'Edouard Philippe ont été reçus à Rome, jeudi 27 juillet, quelques heures après l'annonce de la volonté française de procéder à une nationalisation temporaire des chantiers navals STX, de SaintNazaire, rejetant ainsi l'offre de reprise de l'italien Fincantieri. Ces entrevues ont été accompagnées d'un luxe de paroles chaleureuses, comme s'il était urgent, en raison des turbulences, d'afficher la parfaite entente entre les deux pays, alors même que le chef du gouvernement italien dénonçait dans le même temps, d'une façon inhabituellement virulente, l'attitude «incompréhensible» de Paris. «11 y avait un accord, signé le 12 avril », a martelé Paolo Gentiloni, avant de qualifier d'« irrecevable » la contreproposition française d'une cogestion du groupe à 50-50.

Ainsi donc, la visite de la ministre de la culture française, Françoise Nyssen, n'a duré que deux heures, mais les entretiens avec son homologue italien, Dario Franceschini, semblent avoir été particulièrement chaleureux. M Y Nyssen a réaffirmé sa volonté de s'inspirer du passe culture pour les jeunes, mis en place par l'Italie — pourtant jugé largement inefficace —, tandis que M. Franceschini renchérissait en faisant l'éloge des lois françaises en matière de cinéma.

Quelques heures plus tôt, la ministre française chargée des affaires européennes, Nathalie Loiseau, avait rencontré son homologue, Sandro Gozi. Le point presse qui s'est tenu au sortir de la rencontre a été l'occasion des mêmes démonstrations d'affection. «Sur le budget européen, l'Europe sociale, la vigilance sur l'Etat de droit et la directive sur les travailleurs détachés, notamment, nous restons en complet accord», confie d'ailleurs le sous-secrétaire italien aux affaires européennes.

Mais ces marques d'amitié sont presque trop ostentatoires pour masquer l'essentiel. Aux yeux de l'Italie, qui avait accueilli avec enthousiasme l'élection d'Emmanuel Macron et attendait beaucoup de la volonté de celui-ci à redonner de l'élan à la construction européenne, la confiance est rompue. La fin de non-recevoir adressée par l'Elysée aux demandes italiennes d'ouverture des ports français aux bateaux ayant secouru en mer des migrants, début juillet, avait déjà provoqué quelques tensions. L'organisation, à Paris, mardi, d'une rencontre entre le premier ministre libyen, Faïez Sarraj, et l'homme fort de la partie orientale du pays, le général Haftar, avec l'annonce d'un prochain cessez-lefeu et d'élections dans les prochains mois, avait ensuite été vécue comme une humiliation, alors que la diplomatie italienne cherche à se voir reconnaître une influence prépondérante dans son ancienne colonie, où ses intérêts économiques (notamment à travers le groupe énergétique ENI) sont particulièrement importants. «A l'Italie les réfugiés, à Macron la Libye (et le pétrole) », titrait ainsi le quotidien de droite 1I Giornale, il y a quelques jours, résumant en peu de mots la crainte de l'Italie de se voir supplantée par la France dans ce pays aux très importantes réserves énergétiques. a Manque de confiance»

Entre les deux pays, le refus français de laisser à Fincantieri le contrôle des chantiers de Saint-Nazaire a donc ouvert un autre sujet de mécontentement. Pour l'économiste Andrea Goldstein (Nomisma), la reculade française apparaît comme tout à fait irrationnelle.« Le dossier était particulièrement bien ficelé, et les dirigeants de Fincantieri avaient mené les discussions d'une façon très fine et diplomatique, le tout dans un secteur où l'Europe se porte très bien », souligne-t-il. Et il poursuit: «Que se passerait-il si, nous aussi, nous nous comportions comme ça?»

M.Gozi ne dit pas autre chose lorsqu'il demande: «Veut-on vraiment développer des champions européens à même d'affronter la concurrence globale? Veut-on vraiment faire l'Europe de la défense, qui aurait tout à gagner à une industrie navale vraiment européenne?» De son côté, le ministre de l'économie italien, Pier Carlo Padoan, s'est montré encore plus offensif, dénonçant, dans un entretien au quotidien Les Echos, le caractère «inacceptable» de ce «manque de confiance» entre partenaires européens. Avec plus de 52 milliards d'euros d'acquisitions françaises en Italie entre 2006 et 2016, contre 7,6 milliards d'euros d'investissements en sens inverse (selon les chiffres du cabinet d'audit KPMG), l'impression, dans la Péninsule, que l'ouverture des frontières entre les deux pays serait quelque peu à sens unique est très forte.

Du secteur bancaire (BNL racheté par BNP-Paribas ou Cariparma-Friuladria par le groupe Crédit agricole) au celui du luxe (le joaillier Bulgari acquis par LVMH), on ne compte plus les opérations françaises sur le sol italien. Ces derniers mois, l'opérateur téléphonique historique du pays, Telecom Italia, est passé sous le contrôle du français Vivendi, qui vient d'imposer le départ de l'administrateur délégué italien Flavio Cattaneo, nommé un an plus tôt. Le groupe dirigé par Vincent Bolloré est même monté à 29 %du capital de l'empire médiatique de Silvio Berlusconi, Mondadori, de façon très inamicale, déclenchant une procédure pour non-respect de la législation italienne sur les médias et télécommunications.

C'est d'ailleurs en direction de ce secteur que se dirigeaient, jeudi, les menaces de représailles, le président du Parti démocrate (PD, centre gauche, au pouvoir), Matteo Orfini, allant jusqu'à menacer de renationaliser Telecom Italia. Le ministre de l'économie français, Bruno Le Maire, est attendu, mardi 1r' aoút, à Rome, pour essayer de trouver une issue satisfaisante au dossier. Côté italien, on confie qu'un soutien de Paris au projet d'attirer à Milan l'Agence européenne du médicament, qui doit quitter le Royaume-Uni pour cause de Brexit, constituerait un important signe de bonne volonté. 

[Articolo di Jerome Gautheret]

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